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ARISHIMA Takeo (有島 武郎)
(Tokyo, 04/03/1878 - Karuizawa, 09/06/1923)
"" (d'après Wikipedia).
Ses deux frères cadets étaient écrivains : Ikuma Arishima et Ton Satomi, ce dernier étant l'auteur de deux romans apdaptés par Ozu Yasujirô : Fleurs d'équinoxe (1958) et Fin d'Automne (1960).
On pourra lire des textes de Ton Satomi dans Neuf nouvelles japonaises, ainsi que la nouvelle Le Camélia, dans le tome II de Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines (chez Gallimard)
Couverture : oeuvre de Shinsui Itō.
- Les Jours de Yôko (Aru Onna, 或る女). Roman traduit en 1926 par M. Yoshitomi et Albert Maybon. Revu et présenté par Christian Galan, 200 pages. Picquier poche.
"" (préface, page 5).
Christian Galan écrit qu'il a retouché certains aspects de la traduction (actualisation du vocabulaire, suppression d'archaïsmes), "." (pages 14-15). Malgré tout "" (page 15).
" [...] " (page 16)
Dès le début, on voit Yôko qui mène, d'une façon pas très sympathique, un jeune homme par le bout du nez.
Yôko est extrêmement belle, ou du moins elle fascine les hommes, qui se transforment tous illico en loup de Tex Avery.
Puis viennent des détails signifiants sur sa vie, et notamment :
"" (page 26)
Sa conception de la femme libérée, c'est de faire ce qu'elle veut quand elle le veut, sans penser aux conséquences. Après, si tout ne s'arrange pas par chance, elle se plaint. Et, comme de bien entendu, l'herbe est plus verte ailleurs. Elle en vient à penser des stupidités qui montrent à quel point elle ne connaît pas son propre pays :
"" (page 52).
Vivre libre... on me demandera comment. C'est simple : en étant journaliste (profession qui, dans la plupart des cas, ne semble pas requérir de capacités particulières).
Autre stupidité : "" (page 59)
Agir comme il lui plaît : par exemple, jouer avec les hommes. Elle ne se souvient même plus de celui-ci, qui se dresse devant elle : "" (page 79). Elle est tellement pleine d'elle-même qu'elle ne se souvient même plus des gens...
Yôko, avant le début du livre, s'est mariée à un homme sans le consentement de sa famille à elle, en grande partie pour la contrarier : s'opposer systématiquement, pour Yôko, c'est montrer sa liberté, ce qui est bien sûr idiot : "" (page 134).
Elle a eu un enfant.
Maintenant, alors que le livre commence, elle a l'occasion de se remarier avec un homme, un Japonais établi aux Etats-Unis, qui pourtant connaît sa situation mais qui, en bon chrétien, accepte la Pécheresse.
Pour le rejoindre, Yôko prend le bateau. Aurait-elle pris l'avion qu'elle aurait moins eu le temps de réfléchir, et aurait certainement rencontré moins de marins. Ah, le marin musclé, souple, au charme animal, en totale rupture avec le petit Japonais qu'elle s'apprête à rejoindre...
Mais les Etats-Unis, c'est peut-être un chouette coin. "" (page 96).
On
voit son hypocrisie : elle parle de "valeur", mais aussi de "charme féminin". Elle compte surtout là-dessus. Elle considère comme une injustice de ne pas être née homme pour pouvoir faire ce qu'elle veut (mais était-ce vrai au Japon dans les années 20 ? on peut franchement en douter). Et, dans le même temps, elle considère comme normal que, ayant la chance d'être belle - mais n'ayant rien fait pour le mériter - , elle puisse dominer les autres. Là, ce n'est que justice. "Parce que je le vaux bien", en somme.
Ajoutons à cela un désagréable "" (page 128) : "" (page 133)
Elle rêve donc d'être reine, de dominer les autres, grâce à ses qualités personnelles, c'est-à-dire sa beauté. Elle veut épater les gens non pas grâce à ce qu'elle est, mais par sa situation... Et comment deviendrait-elle reine, si ce n'est en épousant un roi, et donc en parvenant à ses fins grâce à un homme ? Elle s'empêtre dans ses contradictions.
Elle rêve d'autre chose que son quotidien : "" (page 136).
Je veux bien qu'on me dise
qu'il s'agit d'une dénonciation de la condition de la femme, comme quoi la société l'empêche de réaliser de grandes choses, mais il aurait fallu trouver une autre héroïne, qui aurait eu de vraies qualités, qui aurait tenté quelque chose, et aurait été empêchée d'effectuer de brillantes réalisations...
Yôko est censée lutter contre une société hypocrite, mais elle-même l'est tellement qu'il est difficile de la plaindre.
On a l'impression de voir un film des années 20, la vamp insupportable qui fascine les hommes...
Mais qu'en est-il du vrai roman, celui qui reste à traduire ? Qu'est-ce que les traducteurs des années 20 ont changé ?
On le saura peut-être un jour, si ce roman est traduit correctement. On découvrira peut-être alors une vraie critique sociale, qui sait ?
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