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FUKAZAWA Shichirô
(Isawamachi, 29/01/1914 - Tokyo, 18/08/1987)
Né dans une région pauvre et montagneuse, il ne fait pas d'études prestigieuses à l'université. Pour gagner sa vie, il exerce toutes sortes de métiers (apprenti boulanger, apprenti pharmacien...) ; il apprend la guitare classique et joue dans une troupe de musiciens d'un music-hall de Tokyo. La musique aura une grande influence sur la structure de son oeuvre.
En 1956, il connaît la célébrité avec la parution de Etude à propos de chansons de Narayama.
Puis, en 1960 (au moment de grandes manifestations et d'actes de terrorismes liés à la reconduction du traité de sécurité mutuelle avec les USA) éclate un scandale avec la parution de sa nouvelle Récit d'un rêve élégant ("Fûryû mutan", qui met en scène de manière onirique la décapitation à la hache de l'Empereur et de sa famille, sur fond de fête latino-américaine) ; il part alors à Hokkaido pendant plusieurs années (en 1961, un jeune appartenant à un groupe ultra nationaliste est allé, un couteau à la main, dans la maison du directeur du journal ayant publié la nouvelle, tuant la femme de ménage).
De retour d'exil, il va s'établir dans une ferme pour y mener la vie de paysan.
Narayama (Etude à propos des chansons de Narayama) (Folio Gallimard, 152 pages, traduit par Bernard Frank ; paru en 1956, traduit en français en 1959).
La trame générale de l'histoire est la suivante : dans un Japon montagneux reculé et isolé, sans âge, quelques familles survivent difficilement. Le sol est pauvre, la nourriture rare. Les vieux sont conduits, volontairement ou non, à la montagne (à Narayama), dans un lieu sacré où vit un Dieu... et où ils meurent de froid et/ou de faim.
(photo extraite du film de Imamura Shohei, 1983).
Le traducteur, dans sa très intéressante introduction, prévient que quasiment tout dans cette oeuvre sort de l'imagination de l'auteur, et qu'il ne faut donc pas en tirer de conclusions hâtives sur la pauvreté ou les coutumes de cette partie du Japon (la province du Shinshû).
L'originalité du texte, c'est que l'auteur fait mine d'étudier de manière scientifique et musicologique les chansons folkloriques de la région qui ponctuent le récit ; à chaque fois, le narrateur apporte des éclaircissements sur leur signification, faisant comme un arrêt sur image, figeant l'action, après quoi l'histoire repart. Il explique les us et coutumes, les spécificités du mode de vie très dur des habitants...
Tout concourt donc à créer une grande impression de véracité, qui renforce la puissance de l'oeuvre, vraiment remarquable.
Egalement disponible en français :
- Le plus somptueux des Trônes (dans Le Serpent à Plumes n°19)
Autres livres, non disponibles en français : * Romans "paysans" :
- Les Gars du Tôhoku (Tôhoku no zunmutachi, 1957)
- Le Fleuve de Fuefuki (Fuefukigawa, 1958)
* Romans plus "modernistes" :
- Princes de Tokyo (1959)
- La Dernière Représentation (1959)
- Récit d'un Rêve élégant (décembre 1960) (voir la Note en bas de page)
Note : de larges fragments de Récit d'un Rêve élégant peuvent être lus en français dans le livre Le Roman japonais depuis 1945, de Nagao Nishikawa (PUF, 1988, 327 pages), livre dans lequel j'ai puisé des informations biographiques.
Films tirés de son oeuvre :
- Narayama bushiko (1983), film de Imamura Shohei, avec Ogata Ken. Palme d'Or à Cannes. A noter que Imamura a obtenu une autre Palme d'Or avec une autre adaptation littéraire, L'Anguille (d'après l'oeuvre de Yoshimura Akira) Il s'agit en fait de l'adaptation de deux oeuvres : Narayama et Les Gars de Tôhoku.
- Narayama bushiko (1958), film de Kinoshita Keisuke. La première adaptation de la Ballade de Narayama.
Cette version est, paraît-il (je ne l'ai pas vu), plus stylisée que la version tendance naturaliste de Imamura. C' "est une oeuvre stylisée renvoyant au pur théâtre : décors de studio, éclairages appropriés, vision toujours distancée de la caméra, le tableau ainsi reconstitué, s’il est d’une beauté formelle surprenante, n’en garde pas moins une grande force d’évocation" (source : http://shinezine.fr/La-Ballade-De-Narayama).
- Les Gars de Tôhoku (Tohoku no zunmu-tachi, 1957) de Ichikawa Kon, le réalisateur notamment de l'excellent La Harpe de Birmanie (1956).
- Le Fleuve de Fuefuki (Fuefukigawa,1960) de Kinoshita Keisuke
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