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NAKAJIMA Atsushi
(Tôkyô, 05/05/1909 - 04/12/1942)
"Nakajima Atsushi, issu d’une famille d’érudits chinois, avait lui-même une connaissance approfondie des œuvres chinoises classiques. Il était également féru de littérature européenne.
Ses nouvelles qui lui valurent immédiatement la célébrité portent la marque d’une culture et d’une imagination très personnelles. C’est néanmoins son style qui fit sa réputation. La langue de Nakajima a une sorte de rigueur et de clarté qui dénote la forte influence du style chinois classique, et du taoïsme.
Nakajima a oeuvré pour la réécriture des contes anciens de l'Orient et à sa modernisation ; de fait il fait penser aux nouvelles intellectuelles de Borges et de Michel Tournier." (source : wikipedia).
Dans sa postface à Histoire du poète qui fut changé en tigre, Véronique Perrin le compare à Marcel Schwob.
C'est intéressant de voir comme il y a des écrivains qu'on ne peut s'empêcher de comparer, pour mieux communiquer l'impression qu'ils nous font... chacun choisissant finalement un auteur différent, peut-être selon l'angle que l'on choisit de privilégier.
" [...]" (page 89).
Il a pour mission de rédiger des manuels de japonais à l'usage des indigènes des mers du Sud.
"" (dans La mort de Tusitala, son premier roman achevé). Il était auparavant professeur de japonais et d'anglais dans un collège de jeunes filles.
Il passe finalement huit mois dans les îles Palaos, de juillet 1941 à mars 1942.
"[...] "
Histoire du poète qui fut changé en tigre et autres contes (93 pages, Editions Allia, traduit et postfacé par Véronique Perrin, 2010 ; contes publiés en 1942).
Tout d'abord, nous avons un ensemble de contes : Antiques (Kotan) est le nom d'un recueil de
quatre contes que Nakajima Atsushi avait écrit avant de partir pour les îles Palaos comprenant :
1/ Monts et Lune - Histoire du poète qui fut changé en tigre.
Cette histoire commence ainsi :
"" (page 7).
Il démissionne donc.
""
Il cède au bout de quelques années, prend une charge quelconque de fonctionnaire provincial.
"" (page 8).
Ce n'est toutefois que le début de la nouvelle, inspirée d'un conte fantastique de l'époque Tang.
Li Zheng "[...] " (Véronique Perrin, postface). Sans doute la nouvelle parle-t-elle aussi de la difficulté d'exprimer ce que l'on croit porter en soi, de la place de l'art dans la vie, et des priorités de la vie.
Histoire mystérieuse, et excellente.
2/ Le Fléau des Lettres. "" (page 18).
Dans un style différent de la précédente nouvelle, Le Fléau des Lettres est plus borgésien. Très, très bonne nouvelle, originale.
3/ La Momie. "" (page 29).
On voit que Nakajima Atsushi, comme Flaubert avant lui, se délecte de la sonorité et des images que peuvent susciter certains mots.
Cette nouvelle est de facture plus classique que la précédente. Bien quand même.
4/ Possession. "" (page 36)
Ah, encore une très bonne nouvelle, originale. Mon commentaire lacunaire n'est pas original et ne dit pas grand chose, mais je ne vais quand même pas raconter l'histoire !
Après le recueil Antiques, une autre nouvelle : L'homme-Buffle (Gyûjin) .
C'est un jour, ou plutôt une nuit, que Shusun, le personnage principal de la nouvelle, dort.
"" (page 44).
Et on veut connaître la suite, le pourquoi de ce rêve...
Et c'est encore une bonne nouvelle !
Mais ce qui est sans doute le meilleur (et la dernière oeuvre de Nakajima Atsushi) suit : Le Maître fabuleux (meijinden).
"" (page 53).
Ah ! La bonne histoire que voilà ! Avec ce qu'il faut de renversements, de paradoxes comme on les aime !
Le texte, dans une traduction différente, est lisible en ligne sur http://happy.joueb.com/news/99-nakajima-atsushi-le-maitre . Cette version, publiée dans le recueil L'Iris fou, à l'occasion du Salon du Livre 1997 consacré au Japon, me semble avoir transité par l'anglais, car le I.I. Morris cité est très probablement Ivan Morris, qui a traduit le texte du Japonais en Anglais... Maurice Beerblock étant pour sa part un traducteur anglais-français.
Et elle m'a semblé terriblement inférieure (sans compter les passages coupés).
Prenons un passage presque au hasard, c'est le maître qui parle à son élève :
"" (Morris-Rosenblum-Beerblock) |
"" (Véronique Perrin)
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Le tutoiement paraît nettement plus logique. C'est un maître qui s'adresse à son élève. Ce n'est pas une discussion de deux égaux. Sans parler de tout le reste.
Le texte de Perrin traduit un vrai style, alors que le texte Morris-Rosenblum-Beerblock est tout pâle et tout terne.
Après suivent deux Histoires des Îles :
1/ Le bonheur. Une histoire de rêve et de réalité. Pas mal.
2/ La poule. Une histoire racontée à la première personne. Plus anecdotique.
Un excellent recueil, une découverte, qui fait du bien parmi tant de parutions anecdotiques.
Et un très gros regret, celui qu'Atsushi Nakajima n'ait pas vécu plus longtemps...
Egalement parus en français :
- Trois romans chinois
- La mort de Tusitala
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