Littérature Japonaise
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Le Journal de Sarashina (Sarashina Nikki, 更科日記), par la "fille de Takasue, Sugawara no Takasue" (菅原孝標女 ; c.1008-c.1059)
L'auteure du Journal de Sarashina est connue seulement comme « la fille de Sugawara no Takasué ». Outre le Journal de Sarashina, elle aurait écrit plusieurs Dits, dont Yoru no Nezame. Le Journal de Sarashina (Sarashina Nikki, 更科日記). Traduction par René Sieffert. Publications Orientalistes de France. 102 pages. "Les spécialistes de la littérature japonaise classique ont regroupé sous la rubrique nikki, « notes journalières, journaux » ou uta-nikki, « journaux poétiques », sept textes de l'époque de Héian (IX° au XII siècle), qui ont tous, à l'exception du premier en date [Le Journal de Tosa], des femmes pour auteurs. De longueur et de contenu fort divers, ces oeuvres ont en commun d'être écrites en langue japonaise, d'être illustrées de nombreux tanka, « poèmes courts », et de rapporter des événements vécus par l'auteur. Il s'agit donc, indépendamment de leur valeur littéraire qui est grande, de témoignages irremplaçables de la vie quotidienne du temps, et singulièrement de la condition des femmes de la haute et moyenne aristocratie." (introduction, page 7). L'introduction de René Sieffert résume dans les grandes lignes la vie de l'auteure, Sugawara no Takasue no Musume, née en 1008. Plutôt qu'un journal à proprement parler, le Journal de Sarashina est "une suite de souvenirs, les plus anciens datant de la douzième année de l'auteur, sans doute choisis et mis en forme par elle vers la cinquantaine." (Jean-Jacques Origas, Dictionnaire de la littérature japonaise, puf, page 268) Voici le début du Journal, avec en regard la version extraite des Journaux des dames de cour du Japon ancien (Picquier, traduit depuis l'anglais en 1925, semble-t-il, par Marc Logé) :
"Quand nous franchissons le Mont Miyaji, et encore que ce soit le dernier jour de la dixième lune, le feuillage rutilant est encore dans toute sa splendeur. La voici enfin de retour à la Ville (nous sommes en 1020) : Plus tard, elle peut enfin lire le Dit du Genji, livre après livre, "sans personne pour m'en distraire, étendue à l'intérieur de mes rideaux, plus heureuse qu'une impératrice !" (page 43). Ah, le bonheur de la lecture ! Mais, peut-être à cause de tant de lectures ou plutôt de son imagination, elle fait parfois des rêves étranges... "L'intérêt principal de l'oeuvre est de nous introduire dans l'intimité d'une femme de moyenne noblesse, qui, à la différence des autres femmes de lettres de son temps, n'a jamais vécu à la cour." (Dictionnaire de littérature japonaise, page 268). Annexe :
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