Littérature de Science-Fiction
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(Bristol, Pennsylvanie, 25/11/1926 - Orinda, Californie, 31/07/2001 ) "Poul Anderson est né en Pennsylvanie de parents d'origine danoise. Sa jeunesse se passe dans le middle-West américain, ce qui explique, tout le long de sa carrière, de nombreuses références au monde paysan et rural. Il suit des études de physique à l'université du Minnesota et, pour payer ses études, publie son premier texte Tomorrow's children (Les enfants de demain) en mars 1947 dans le magazine Astounding. Il obtient son diplôme une année plus tard. Dans les années suivantes, il s'installe à San Francisco où il continue à écrire des nouvelles soit seul, soit en collaboration (particulièrement avec Howard Waldrop, Gordon Dickson ou Karen Kruse qu'il épousera et avec qui il aura une fille, Astrid, mariée avec l'écrivain Greg Bear).
A gauche, couverture de Manchu ; à droite, l'édition de 1954. - Barrière mentale et autres intelligences. 328 pages. Ouvrage publié sous la direction de Jean-Daniel Brèque & Pierre-Paul Durastanti. Editions Bélial. Ce livre comprend le roman Barrière mentale et trois nouvelles. Tous ces textes ont en commun un thème : l'intelligence. 1/ Barrière mentale (Brain waves, 1954 ; 214 pages). Traduit par Alain Dorémieu, traduction révisée et complétée par Pierre-Paul Durastanti pour la présente édition. Que se passerait-il donc si tout le monde devenait extrêmement intelligent ? C'est le thème du "premier roman à la fois adulte et ambitieux" (dixit l'avant-propos) de Poul Anderson. D'après lui, les fondements de la civilisation vacilleraient. L'humanité change. La perception est plus vive, il n'est plus besoin de prononcer autant de mots qu'auparavant pour se faire comprendre. Le langage change (c'est un thème assez fréquent : les êtres super-intelligents ne peuvent se contenter d'une langue existante, ils en créent une nouvelle). Des êtres super-intelligents font découverte scientifique sur découverte scientifique. Tout le monde a une idée qui va révolutionner son domaine. Mais les découvertes possibles, le champ de la science sont limités.. Que va-t-il se passer quand, rapidement, tout aura été découvert ? Comment faire en sorte que l'humanité ne s'ennuie pas ? Mais ce n'est pas tout. Pour une raison expliquée dans le roman, les animaux aussi deviennent plus intelligents. Pas aussi intelligents que l'homme, mais suffisamment pour se révolter s'il y a besoin... Ce roman devrait être marquant... et pourtant, il ne l'est pas. La raison est bien expliquée dans l'avant-propos : "là où un tel sujet aurait demandé un roman foisonnant, en plusieurs lieux pour bien faire saisir l'universalité du phénomène, Poul Anderson, prisonnier des contraintes éditoriales qui pesaient sur la SF américaine de l'époque, doit se contenter d'un récit bref, presque calibré, où l'on n'a que des aperçus de la crise globale." (page 13). La réédition du roman permet tout de même de rétablir ses dimensions initiales (le texte français avait été "allégé d'un bon quart, pratique hélas courante dans les années 1950"), mais cela ne suffit pas. Il manque de vrais développements, de vrais personnages, de l'ampleur, et sans doute un style. On est très loin de L'Aveuglement de Saramago. Tout va trop vite. On ne perçoit pas bien le phénomène des sectes, les interrogations sur ce qui survient (voir le monde changer est une chose, mais se sentir changer, c'est encore plus inquiétant).... On sent mal le désespoir dû à un excès de lucidité, le vertige métaphysique... C'est très dommage. Larry Niven (l'auteur du livre l'Anneau-Monde), nous dit la quatrième de couverture, tient ce livre pour un chef-d'oeuvre. On n'a peut-être pas lu le même livre. Trois nouvelles suivent. 3/ Technique de survie (Survival Technique, 1957 ; 21 pages). Nouvelle traduite par Roger Durand. Traduction révisée par Pierre-Paul Durastanti. 4/ Terrien, prends garde ! (Earthman, Beware !, 1951 ; 29 pages). Nouvelle traduite par Arlette Rosenblum. Traduction révisée par Pierre-Paul Durastanti. 5/ Pour finir : "L'intelligence : entre science-fiction et neurosciences", un texte de 18 pages écrit par deux scientifiques (Karim Jerbi, chercheur en neurosciences cognitives et imagerie cérébrale, et Suzanne Robic, doctorante en neurosciences au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon. Ils parlent de ce qu'est l'intelligence : comment la définir ? Peut-on la mesurer ? L'article finit par une citation d'Einstein : "Je ne suis pas tellement intelligent, mais je me concentre sur les problèmes plus longtemps".
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