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Milan. vendredi 23 avril - 26 avril 2010.
<--- retour à Turin
Nous arrivons à la gare de Milan, un peu loin... (Rogoredo).
Prenons le métro pour nous rendre en centre-ville.
Surprise, parmi les publicité, une entièrement en albanais :
D'autres sont plus compréhensibles (je maîtrise mal la langue de Kadaré) :
L'occasion d'aller visiter les musées, tiens.
Commençons par la Pinacoteca di Brera.
Ah, Mantegna et Bellini !
Mantegna, Le Christ Mort... En voilà un chef-d'oeuvre !
Voici une meilleure photo, reprise de wikipedia.
(on m'a fait remarquer, à juste titre, que Andreï Zviaguintsev, dans son film Le Retour (2003), s'en est inspiré :
)
Et plein de chefs-d'oeuvres et de toiles d'excellent niveau. Tintoret, Rubens, Véronèse, Raphaël... Mais pas de Carravage (Le Souper d'Emmaüs), pour cause d'exposition à Rome...
Ici, un rapprochement intéressant est effectué entre une mosaïque et du pointillisme (Théo van Rysselberghe : Marina, 1889). Bonne idée !
Ah, Boccioni (1882-1916) !
Tout d'abord, son excellent et célèbre auto-portrait (1908).
Puis deux autres toiles, toujours de Boccioni :
Dans une autre salle, on doit pouvoir voir des restaurateurs au travail :
Et l'impressionnant Sermon de Saint Marc à Alexandrie, de Gentile et Giovanni Bellini (1504-1507).
Je me suis fait repérer en faisant cette dernière photo, on me dit qu'on n'a pas le droit de photographier.
Ah bon. Eh bien, j'arrête de photographier...
Montrons toutefois le fameux Baiser, de Hayez, la toile étant plus connue (couvertures de bouquins...) que le peintre (Venise, 1791-Milan, 1882).
Il s'agit en fait d'une peinture "politique" : l'alliance de la France et de l'Italie, Napoléon III et Victor Emmanuel II de Savoie.
En ressortant, nous jetons un oeil à Napoléon tout nu. On le voit rarement dans cet accoutrement.
Le guide du routard précise "[...] les oeuvres d'art qui y sont exposées proviennent essentiellement des saisies opérées par les grognards de l'Empereur dans les collections privées d'Italie du Nord et les églises..."
Petit coup d'oeil à la fameuse et immense cathédrale de Milan. 108 mètres de hauteur (pour la plus haute flèche), 2000 statues, 136 flèches...
Il paraît qu'elle est surnommée "hérisson de marbre" : "un hérisson qui se prend pour une cathédrale" aurait écrit D.H. Lawrence.
Entrons.
Elle est immense, mais (peut-être un peu à cause du temps grisâtre ?), l'intérieur est moins intéressant que l'extérieur. Le Duomo reste immense.
Nous sommes entré dans le XXI° siècle, Dieu est sur le Web.
Il est toujours possible de se recueillir, même si c'est parfois difficile lorsque des gens téléphonent avec leur portable sans se rendre compte qu'ils dérangent.
Ressortons et tournons immédiatement à droite.
Nous voyons la Galleria Vittorio Emanuelle II, construite en 1877. Elle comporte quatre étages.
Plus loin se trouve la Scala. Nous tenterons d'y aller...
Entre-temps, petit coup d'oeil dans une librairie avec tout plein de jolies choses.
Et c'est la Journée Mondiale du Livre !
Le même jour, visite de la Pinacoteca Ambrosiana, avec plusieurs Codex remarquables et très bien présentés (petit écran avec vidéos explicatives juste à côté), un certain nombre d'excellentes toiles, et notamment le fameux Portrait de musicien, de Leonard de Vinci :
Par contre, là, pas de photos...
Dirigeons-nous maintenant vers le Castello Sforzesco (Château des Sforza, ducs de Milan), une forteresse du XVème siècle, de 200 mètres de côté
Il abrite maintenant des musées : beaucoup, et des très variés (Egyptien, d'Art Ancien, collection d'instruments de musique, Archéologique...). Tout n'est pas captivant (et je n'ai pas tout visité), mais il y a des choses intéressantes, et notamment (c'est le clou d'un musée de sculptures), la Pieta Rondanini, la dernière oeuvre, inachevée, de Michel-Ange (1564).
Citons Wikipedia : "Cette dernière sculpture de Michel-Ange a le plus souvent été lue à la lumière de la crise spirituelle qu'il traversa pendant les dernières années de sa vie, souhaitant « renoncer complétement au monde et reporter toutes ses pensées à Dieu». À cause du traitement par Michel-Ange des deux personnages, comme deux blocs blottis l'un contre l'autre (il est allé jusqu'à détacher le bras droit du Christ du reste de son corps), du rythme ascensionnel, de l'épurement des formes, la Pietà Rondanini a ainsi été rapprochée de la statuaire gothique".
C'est une statue très curieuse, peut-être aussi du fait de son inachèvement ?
Parmi les peintures, on notera notamment un Antonello da Messina (1430-1479), San Benedetto (ca 1470) :
... et une toile attribuée à Jusepe de Ribera (1591-1652), Saint Ermite, ca 1650 :
Un groupe de touristes, après s'être attardé longuement devant une oeuvre insipide, passe en masse devant cette toile, notamment, sans lui accorder un regard. Les visites de musées en groupe organisé, c'est un peu la catastrophe.
Sortons par l'autre côté.
Nous sommes dans le Parco Sempione, 47 hectares.
Pas très loin se trouve le Teatro Strehler (une des trois salles du Piccolo Teatro).
Voici San Maurizio al Monastero Maggiore (1503-1518), avec des fresques de (notamment) Bernardino Luini.
L'extérieur, très rébarbatif, ne paye vraiment pas de mine, et cette église ne figure pas dans tous les guides. Il faut juste y entrer...
Une autre partie du bâtiment est encore en restauration :
Et rendons-nous maintenant à la Chiesa di Santa Maria delle Grazie, construite au XV° siècle.
"La Cène de Leonard de Vinci a été peinte dans le réfectoire de l'ancien couvent dominicain qui jouxte l'église." (Guide du Routard). L'Eglise est classée au Patrimoine de l'humanité de l'Unesco.
Le cloître est bien beau, même si le meilleur moment pour apprécier un cloître (pour moi), c'est lorsque la chaleur est tempérée par la légère fraîcheur humide que l'on peut y trouver...
Pour voir la Cène, il faut réserver longtemps à l'avance, et comme je ne suis pas prévoyant... de plus, la semaine est spéciale, c'est une semaine de fête des musées, nombre de musées sont gratuits, et ceux où il faut réserver... continuent à fonctionner avec réservation, mais pas sur Internet, il faut téléphoner (histoire de prouver sa motivation ?).
Tout cela est fort fatiguant, peut-être qu'une visite à une Nutelleria s'imposerait...
... avant d'enchaîner sur la Basilica di San't Ambrogio, le sanctuaire le plus vénéré de Milan. La basilique a été fondée au IV° siècle par l'évêque Ambroise, devenu saint patron de la ville... et qui repose dans la crypte.
Retournons voir la Cathédrale (Duomo).
Style gothique tardif, "commencé en 1386 à la demande d'un Visconti, le Duomo est la plus grande église du monde catholique après Saint-Pierre de Roman et la cathédrale de Séville."
On va la contourner pour prendre l'ascenseur... ou monter à pied, au choix.
Au passage, on jette un oeil sur les expos au Palazzo Reale :
Du Schiele principalement en provenance de Vienne, I due imperari (comparaison entre l'Empire roman et les dynasties chinoises Ha et Qin), une expo sur la représentation du feu dans l'art... C'est très divers.
Contournons donc la Cathédrale (dont on aperçoit la statue dorée, tout en haut... on va bientôt la voir de plus près).
Et jetons un oeil sur les statues des façades :
On domine bien :
On peut se promener sur les toits.
A certains endroits, il y a des travaux :
Nous ne sommes pas tout seuls. Des enfants s'amusent.
Il y a des escaliers (nous ne sommes pas encore tout en haut, on grimpera encore un peu).
Des gargouilles dominent la ville.
Mais ces gargouilles ont d'étranges piquants anti-pigeons, qui n'ont visiblement pas peur de ces bêtes moyenâgeuses...
Regardons un peu autour de nous.
Par temps clair, on voit les montagnes au loin.
Aujourd'hui, le temps n'est pas assez clair.
Et on grimpe !
Voilà, on est tout en haut !
Certains prennent le soleil :
On voit l'écran géant (très moche, avec des pubs...) installé sur la place.
On voit le Palazzo Reale, en bas, avec la présentation des expos qu'on a vu au début...
Redescendons et entrons dans la Cathédrale.
C'est la messe.
Ah, elle est finie, tout le monde sort... et la Cathédrale va fermer, c'est la fin de la journée.
Jetons un oeil sur la porte de la Cathédrale. Vraiment remarquable.
On ne fait pas vraiment dans la sobriété, ici, ça en met plein les yeux.
Eloignons-nous, et tentons d'aller voir la Scala.
Peine perdue, les forces de l'ordre sont là, elles quadrillent tout...
On retentera demain.
Pas très loin se trouve la Piazza mercanti. C'est tout ce qui reste du Milan Médiéval :
"Autrefois close, elle regroupait les activités marchandes de la ville, mais aussi les institutions judiciaires et administratives" (Guide du Routard).
L'édifice que l'on voit en rouge date de 1228. Il est édifié sur "pilotis".
C'est le dernier jour.
Marchons un peu vers le sud. Des touristes me demandent un renseignement. Pendant ce voyage, on n'arrête pas de me demander des renseignements. Il faut croire que je ressemble à un autochtone.
Ah, voilà la Basilica San Lorenzo Maggiore, qui date du IV° siècle. Devant, on voit des colonnes corinthiennes et marbre, issues d'un ancien temple du II° siècle.
On voit la statue de l'empereur Constantin "qui décréta à Milan la liberté du culte chrétien" (guide du Routard).
Avec le tramway qui passe tout à côté, on peut obtenir des photos sympathiques, mais je n'étais pas du bon côté à ce moment là...
Entrons. On ne voit pas bien parce que c'est difficilement photographiable, mais l'édifice a conservé son plan octogonal d'origine, cela donne une atmosphère très particulière.
Ce plan est plus apparent lorsque l'on s'en éloigne :
Dans un parc, on note une pancarte "area video sorvegliata" :
Plus généralement, il y en a partout. Dans les parcs, les musées, les restaurants... elle est partout. Obligation légale, sans doute.
Voici la porte Ticinese, un des vestiges des anciennes fortifications du XIV° siècle.
Et on arrive aux Navigli !
C'est un quartier populaire. On y trouve l'ancien port fluvial de Milan, le naviglio Pevese (vers Pavie, ce n'est pas en l'honneur de l'écrivain), le naviglio Gandre (vers Abbiategrasso) : ce sont les deux derniers canaux rescapés du réseau qui sillonnait la ville au Moyen Age et qui contribuait à l'alimentation des Milanais en produits agricoles. A partir d'un premeir canal ouvert au XII° siècle, Léonard de Vinci conçut entièrement ce système hydrographique qui servit aussi à l'acheminement des pierres pour la construction du Duomo. Les voies navigables furent recouvertes, pour la plupart, au cours des cinquante dernières années. [...]" (Guide du Routard).
"Aujourd'hui, le quartier des Navigli est réputé pour sa fameuse brocante mensuelle (mercato dell'antiquariato), ses ateliers d'artistes et ses galeries d'antiquaires, souvent établis dans d'anciennes usines rénovées." (Guide du Routard).
Tiens, une brocante !
Elle s'étire à perte de vue ; il y a foule, il faut presque jouer des coudes pour avancer...
Retour vers le Duomo.
Tiens, une manif ! Ca hurle dans les hauts-parleurs...
Passage habituel au détecteur des sacs à l'entrée du Duomo, où c'est beaucoup plus calme, ouf !
Eloignons-nous après un dernier regard...
Et allons enfin vers La Scala. Ce coup-ci, il n'y a plus de manifestants, on peut y accéder. C'est étonnant comme le bâtiment ne paye pas de mine :
Au programme ces jours-ci : concert symphonique : Varèse, Maderna, Niccolo Castiglione (qui est-ce ?), Eisler et Debussy ; et un opéra : Simon Bocanegra, dirigé par Barenboïm avec Placido Domingo.
Balade pour finir du côté du Giardini pubblici, l'autre grand parc après celui près du Castello.
Un dernier rayon de soleil à travers les branches.
Et c'est la fin.
Fine !