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JENNY Zoë
(16/03/1974 - )

 
jenny zoe

 

Jenny Zoë est une écrivaine suissesse. Elle est la fille d'un éditeur et d'une peintre. Son premier roman, La Chambre des Pollens (1997), a reçu de très bonnes critiques, et a été - en Suisse - le premier livre le mieux vendu de "tous les temps" , comme on dit pour en imposer. Il a été traduit en 27 langues.
Elle a publié d'autres livres, essentiellement des romans, et en a même écrit un directement en anglais (The Sky is changing). D'ailleurs, elle vit à Londres. Elle a épousé un vétérinaire britanique, a eu une fille (difficilement, pour ceux que ça intéresse), tout ça a été suivi par la presse (je suis tombé sur le Schweizer Illustrierte) et a donné lieu à de jolies photos très émouvantes.
tochter

 

la chambre des pollens

- La Chambre des pollens (das Blütenstaubzimmer, 1997). 139 pages. Traduit de l'allemand par Nicole Roche. Gallimard.

Il s'agit donc du premier roman de l'auteur dont le frais minois illustre la couverture.

Il commence ainsi :
"Lorsque ma mère partit s'installer dans un autre appartement, quelques rues plus loin, je restai chez mon père. La maison où nous habitions sentait la pierre humide. Dans la buanderie se trouvait une presse avec laquelle, tout le jour, mon père imprimait des livres. Quand je rentrais du jardin d'enfants, j'allais toujours le rejoindre dans la buanderie et nous montions ensemble à l'appartement où nous préparions notre déjeuner. Le soir, avant que je ne m'endorme, il dessinait des arabesques dans le noir avec une cigarette allumée. Après m'avoir apporté du lait chaud au miel, il s'asseyait à la table et commençait à écrire. Je m'endormais dans le murmure rythmé de la machine à écrire et si je m'éveillais, je pouvais, par la porte ouverte, voir sa tête, de dos - une claire auréaole de cheveux dans la lumière de la lampe de bureau - et les innombrables mégots de cigarettes qui s'alignaient, l'un à côté de l'autre, sur le bord de la table, pareils à de petits soldats." (page 7).
Ça commence pas mal, le personnage du père a l'air intéressant.
Malheureusement, ça ne va pas durer, on ne verra quasiment plus le père. On va se concentrer sur la mère, qui s'est remariée avec un peintre, et bientôt sur elle toute seule. Elle, et la narratrice, sont hélas deux personnages assez inintéressants.
On passera rapidement sur le "quand à eux" (page 50), et le "qui à fait démolir" (page 77), qui mettent en évidence que la relecture sérieuse, déjà en 1998, ça n'était pas vraiment ça. Moi aussi, je laisse des boulettes dans ce que je tape, mais j'ai une excuse : ce n'est pas mon métier. Dommage, ça pourrait facilement être plus intéressant que ce que je fais.
Mais revenons à nos moutons. Donc, la narratrice va rejoindre sa mère en Italie.
La quatrième de couverture dit : "Aux angoisses de l'enfance succèdent les problèmes d'une jeunesse confrontée au sida, à la drogue, aux rave-parties [sic, en fait, en 2011, ça s'écrit sans trait d'union, je ne sais pas ce qu'il en était en 1998]- et à la solitude [...]
Ce petit roman de formation traite de la relation mère-fille, mais plus encore c'est un réquisitoire de la génération « techno » contre celle des parents soixante-huitards". Tous ces thèmes sont survolés à très haute altitude. Par exemple, la confrontation au sida se résume à un "« Il faut que tu fasses le test du sida »,", après que notre héroïne a couché un peu hâtivement avec un mec. On aurait mentionné à un moment un mendiant dans la rue, la quatrième de couverture nous aurait peut-être gratifié d'un "confrontée à la misère urbaine".

Tout frise l'insignifiance. Notre héroïne entre dans une "cabine entièrement automatique des toilettes publiques. Je jette une pièce dans la fente et je pénètre dans un local qui brille d'un vif éclat." (page 117). Elle n'arrive plus à en ressortir, il n'y a pas de poignée, ah la la. Trois quarts de page d'émotion intense plus tard, la porte s'est ouverte, c'est incroyable, je n'en pouvais plus d'angoisse. C'est le symbole de quoi ? La jeunesse germanique enfermée dans les toilettes ?

Et le passage chez le coiffeur, c'est long, presque aussi long et ennuyeux qu'en vrai. Sauf que là, je pouvais mettre la musique que je voulais pour accompagner ma lecture (chez mon coiffeur, c'est NRJ, mais ça n'intéresse personne... moi aussi, je peux donner dans l'insignifiant).

Pourquoi ce roman, beaucoup trop long pour ce qu'il a à dire (quasiment rien), a-t-il connu un tel succès (au moins critique) ? Est-ce que l'âge de l'auteur (23 ans à l'époque), et le fait qu'elle n'est pas exactement moche, et la fille d'un éditeur, ont pu jouer ? Mais ce serait voir le mal là où il n'est peut-être pas. Ou alors, peut-être était-ce un livre qui a pu plaire dans l'instant, 1997-1998, et dont déjà l'intérêt s'est évaporé.
Ou encore, j'ai mauvais goût. C'est possible.
Je ne sais pas.

On peut lire, sur swissinfo.ch que "Sa prose a été louée pour ses images précises et détaillées et son style a été comparé à ceux de Plath et Hemingway. Le Neue Zürcher Zeitung a mis Jenny à côté de Friedrich Dürrenmatt et Max Frisch comme les trois plus importants auteurs suisses lus en Allemagne".
Les bras m'en tombent.
Peut-être les livres suivants de Jenny sont-ils vraiment bien, eux ? Ou alors le critique du Neue Zürcher Zeitung n'a jamais lu Dürrenmatt ? Ou encore c'était de l'humour ?

 

Ceci dit, son deuxième roman s'est fait descendre par une grande partie de la critique :
" « Le roman de Zoë Jenny est raté, tellement raté que l'on se demande s'il aurait dû être mis sur le marché sous cette forme-là.» A bon éditeur, salut! Décochée par l'un des piliers de la critique littéraire alémanique et publiée dans la très respectable NZZ, la pique est assassine. Pourtant, tant de hargne aurait pu prêter à sourire si, au fil des jours qui ont suivi la parution du second opus de Zoë Jenny, une certaine unanimité ne s'était fait jour dans la presse d'outre-Sarine: non, décidément, on est bien déçu en pays helvétique du nouveau roman de cet auteur que l'on croyait pourtant prodige.

Il est vrai que le premier roman de la jeune Bâloise, La chambre des pollens, avait de quoi frapper les esprits à plus d'un titre. Outre une écriture étonnamment distante, précise et sans pitié, on y découvrait un sujet archiconnu sous un angle nouveau: les soixante-huitards vus par leurs propres enfants. Du coup, on n'a pas hésité à voir dans ce portrait d'une génération entière sacrifiée aux idéaux parentaux « le » roman de cette génération. Enfants de divorcés pour la plupart, manquant d'assurance et d'un ancrage solide auquel se cramponner en cas de coup dur, ils abordent aujourd'hui l'âge adulte avec une sensation de flottement, se sentent exclus, solitaires, sans but et sans attaches. C'est du moins la vision qu'en offre l'une des leurs." (voir la totalité de l'article sur le site http://www.culturactif.ch/ecrivains/jennypresse1.htm).

Il y a parfois des phénomènes d'hypnose collective momentanée, après quoi les gens rouvrent les yeux.
C'est rassurant (je parle sans avoir lu son second livre).




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