Livre.gif (217 octets) Littérature Japonaise Livre.gif (217 octets)



-
dictées

- listes
- liens recommandés


Papillon.gif (252 octets)

-> retour Japon <-

retour
page d'accueil

 


TSUJI Hitonari
(né à Tokyo en 1959)


hitonari tsuji

 

 

Né en 1959, Tsuji Hitonari ("Jinsei Tsuji" lorsqu'il chante et réalise) a tout d'abord été membre du groupe de rock "Echoes" (qui finit par se séparer en 1991), puis a fait ses débuts littéraires avec la parution de son roman Pianissimo (1989, prix Subaru de Littérature).
Il est également réalisateur.
En 1999, il a fait une expérience intéressante : il a écrit une histoire d'amour en prenant le point de vue de l'homme, tandis que l'écrivaine Ekuni Kaori écrivait un roman avec la même histoire, mais du point de vue de la femme. Ce livre a été adapté au cinéma (voir bas de page).

Il a épousé l'actrice Minami Kaho, puis il a divorcé, et s'est remarié avec Nakayama Miho, actrice et chanteuse. Il vit avec elle à Paris.
En 2011, à la suite du tremblement de terre au Japon, rompant dix ans de silence musical, Nakayama Miho a chanté une chanson écrite par Tsuji Hitonari (voir en bas de page).

le bouddha blanc


- Le Bouddha Blanc ("Hakubutsu", 1997 , traduit par Corinne Atlan, 287 pages, Folio). Prix fémina étranger 1999 (c'était la première fois qu'un écrivain Japonais obtenait ce prix).
L'histoire est inspirée de la vie du grand-père de l'auteur. Un vieil armurier est sur son lit de mort, dans un hôpital.
Il se souvient... Sa vie - et celle de sa famille - défile, la vie d'un armurier sur une petite île japonaise tout au long du XX° siècle et de ses guerres. Le roman possède une atmosphère étrange, mystique : l'armurier a parfois une vision, celle d'un Bouddha Blanc, debout ; de plus, il lui arrive d'avoir des sortes de flashs, des impressions de "déjà vu" qui, selon son père, sont des souvenirs de ses vies passées...
Vraiment bon livre.

lumiere du détroit

- La Lumière du Détroit ("Kaikyo no hikari", 1997 , traduit par Corinne Atlan 187 pages, Folio). Prix Akutagawa.
Il s'agit d'un roman carcéral et marin sur fond de crise économique.
L'histoire se déroule essentiellement dans une prison qui dispense des cours d'entraînement naval aux prisonniers en vue de leur réinsertion.
Saitô, ancien steward sur un ferry et maintenant gardien de prison, reconnaît en Hanai, un nouveau détenu, le garçon qui l'avait fait souffrir à l'école. Le lecteur découvre au fur et à mesure du roman, grâce à des flash-back, la personnalité du petit Hanai, passé maître dans l'art de manipuler ses camarades et de les monter contre Saitô tout en passant pour un petit saint. Fait-il de même, maintenant, avec ses co-détenus ? A-t-il reconnu Saitô ?
Un roman intéressant, qui se laisse très bien lire mais est tout de même un petit cran en dessous de Bouddha Blanc.
Dans la catégorie "livre carcéral", on pourra également lire le très bon Liberté Conditionnelle de Yoshimura Akira.

objectif

- Objectif ("Ai no Kumeni", 1997 , traduit par Karine Chesneau, 93 pages, 10/18). Paru en France en 2004. Plus qu'un court roman, Objectif est une longue nouvelle. Longue et longuette, il faut bien l'avouer.
La narratrice raconte comment elle est devenu photographe, comment ça a été un moyen pour elle de contourner ses problèmes relationnels, ses phobies : elle ne peut voir le monde et les gens, et essayer d'inter-agir avec eux, qu'à travers l'objectif de son appareil photo. Sinon, elle est prise de panique, de timidité.
La série de photos qu'elle fait de gens vus de dos rappelle évidemment les photos des nuques de Yi-Yi, le très beau film d'Edward Yang, réalisé en 2000, mais sorti chez nous avant Objectif. Mais, plus que les rapprochements thématiques d'oeuvres déjà connues (on pourrait éventuellement citer également Mokusei! de l'écrivain néerlandais Cees Nooteboom, écrit en 1982, qui est également une longue nouvelle qui parle d'un photographe néerlandais au Japon), ce qui gêne, c'est la narratrice et sa phobie un peu naïve, et la manière dont l'auteur la fait rencontrer des personnages bizarres qui raisonnent un peu comme elle : "Je suis à la recherche d'un endroit où je pourrais revenir", lui dit un inconnu, après quoi il est écrit : "J'ai eu la bizarre impression que le jeune homme dont le nom m'était inconnu était devenu une partie de moi-même" (page 37). Là, c'est de la pseudo-psychologie à deux euros, passe-partout, qui n'engage à rien et fait profond grâce à sa superficialité opaque.
En conclusion, il y a quelques passages pas mauvais mais, dans cette histoire de photographie, malheureusement, beaucoup de clichés.


- L'Arbre du Voyageur ("Tabibito no ki", 1992, 149 pages, Mercure de France), traduit par Corinne Atlan. 2003.
Le narrateur est un étudiant. Ses parents venant de décéder, il part à la recherche de son frère aîné, un curieux personnage qui avait l'habitude, déjà petit, de faire des fugues.
A travers des flash-back, des éléments de la vie mystérieuse du frère nous sont présentés. Le narrateur rencontre des "témoins" qui lui fournissent des éléments supplémentaires destinés à combler la connaissance parcellaire de sa vie.
La quatrième de couverture mentionne un "coup de théâtre final". Le terme est un peu fort pour une histoire molle, qui manque singulièrement de consistance.
L'enquête est alimentée par des éléments disposés de manière artificielle (est-ce fait exprès ou pas ?), ou bien que le narrateur aurait dû trouver immédiatement mais qu'il ne découvre que lorsqu'il faut relancer une recherche qui, autrement, était parvenue dans un cul-de-sac ; de plus, des événements surviennent pile quand il le faut pour que le narrateur en soit témoin.
La recherche du frère, qui est aussi une recherche de sa vie et de sa personnalité, s'inscrit dans un courant un peu facile : la description-recherche d'une personne absente, ce qui est facile pour parler de manière floue de ses difficultés à vivre, la perte des repères ; tout ceci est sans doute hautement symbolique de notre société, mais pas constructif pour autant.
Les non-réponses, les interrogations sans réponse se trouvent "justifiées" par le fait que la personne n'est plus ou pas présente. Toutes les questions abordées ont déjà été posées cent fois, et souvent de manière plus subtile.
De plus, le gros symbolisme est accentué par le problème sans cesse souligné de la ressemblance / dissemblance physique du narrateur avec son frère : on lui dit qu'il ne lui ressemble pas du tout, et puis ensuite qu'il lui ressemble comme deux gouttes d'eau... Pour pimenter un peu, l'auteur a ajouté quelques péripéties qui n'apportent pas grand chose, mais permettent néanmoins de transformer ce qui aurait pu être une longue nouvelle en un court roman.
Pour résumer : une histoire faible qui se perd dans le symbolisme (que l'on sentait déjà poindre dans Le Bouddha Blanc), que ce soit au niveau du titre, des motivations des personnages. Dommage.

Egalement disponibles en français :
- En attendant le soleil
- Tokyo Decibels
- La Promesse du lendemain
- Pianissimo, pianissimo.


Films qui, tous ne sont pas (encore ?) sortis en France... :
- Tenshi no wakemae (1994) : mise en scène et scénario
- Sennen tabito (1999) : mise en scène et scénario
- Hotoke (2001) : mise en scène, scénario et musique
- Filament (2001) : mise en scène, scénario et musique
- Enrte Calme et Passion (Reisei to jônetsu no aida, 2001), réalisé par Nakae Isamu. Il s'agit de l'adaptation du livre écrit par Tsuji Hitonari et l'écrivaine Ekuni Kaori
.
- Mokka no koibito (2002) : mise en scène et scénario
- Sayonara Itsuka (2009), réalisé par John H. Lee d'après un roman de Tsuji.


Quelques clips.
- En 2011, Nakayama Miho, après dix ans de silence musical, chante un titre composé par Tsuji Hitonari, I am with you, qui fait bien sûr référence au tremblement de terre du 11/03/2011

- Le tube de Tsuji, semble-t-il : Zoo (1989).

 

 

- Retour à la page Littérature japonaise -

Toute question, remarque, suggestion est la bienvenue.MAILBOX.GIF (1062 octets)