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Stockholm (04/08/2008 au 07/08/2008). Capitale de la Suède, bien sûr.
A l'arrivée, le déluge continuait. Il n'avait pas plu de tout l'été, et deux jours avant mon arrivée, il a commencé à pleuvoir.
Pratique, leur système. Si on échappe à la pluie par au-dessus, on sera trempé par en-dessous. L'efficacité nordique, quoi.
Que cela ne nous empêche pas de faire du lèche-vitrine, justement il y a une librairie, voyons voir...
Eh bien ! Szymborska, Russell...
Allez, il pleut encore, pas grave, ce n'est pas possible qu'il pleuve aussi fort demain, pensai-je.
La suite me prouva que si.
Intermède anecdotique que je me permets de reprendre (merci Burlybunch ! ) : En 1810, le roi suédois Charles XIII, qui n'avait pas d'enfant, a adopté le maréchal français Jean-Baptiste Bernadotte faisant ce dernier prince de Suède. Lorsqu'après son couronnement, en 1818, l'épouse de Bernadotte - Désirée Clary, première fiancée et belle-soeur de Bonaparte - rejoignit la Suède, les autorités avaient chargé la population de l'acclamer par ces paroles : " Vi vill ha regn ! " (Nous voulons qu'il pleuve!) - (Vi-ve la rei-ne).
A propos des librairies, voici...
... eh oui, un coiffeur-libraire !
Il sert même le café.
Stockholm... la pluie... Il n'avait pas plu depuis le début de l'été (me dit une vieille dame, à moi qui suit trempé sous un abris-bus), et là, bing, ça tombe. Le jour de mon arrivée, mais également le lendemain.
Que faire quand il pleut ? Les musées.
Allons-y.
Dirigeons-nous d'abord vers le Château Royal, dans Gamla Stan (la vieille ville).
Un peu comme à Londres, il y a la garde, des braves gars bien sympathiques :
... et les voilà qui repartent, lonesome cowboys... en direction du Musée National, que l'on voit au fond, et où l'on va aller.
Suivons donc nos braves soldats.
Au passage, nous remarquons que les petits soldats font leur premières classes (ha ha) sur des élans :
C'est-y-pas mignon...
Parvenus en face, en se retournant, on peut voir ceci :
Ce serait mieux avec un coin de ciel bleu, mais enfin...
On arrive au Musée National.
Dedans, plein de belles choses : Gainsborough, Reynolds, Manet, Rembrandt, Pieter de Hooch (auquel les visiteurs jetaient à peine un regard, les rustres !), Dürer, Baldung, Cranach l'Ancien... quelques icônes russes (le musée a la plus grande collection d'icônes en dehors de la Russie !)... un magnifique auto-portrait de Rembrandt (et pas de queue pour se poster devant, un vrai bonheur), et évidemment la Femme au Voile, d'Alexander Roslin (1768)
C'était la femme du peintre, en vrai.
Et en ressortant du Musée... il pleut, mais alors bien.
Mon parapluie, acheté au Japon, n'a pas tenu longtemps.
Qu'à cela ne tienne, allons voir un autre musée, l'incontournable Vasamuseet.
Trempé, me voici devant le musée. Horreur, tous les touristes de Stockholm ont eu la même idée que moi : le musée est plein, plus personne ne peut entrer, et même ainsi une foule monstrueuse attend.
Certains n'ont vraiment pas l'air content.
Il faudra revenir...
Que faire maintenant avec toute cette pluie et les musées bondés ? Consacrons la fin de la journée à faire du shopping culturel. Mais impossible de trouver un magasin de CD. Partout, les rayons avaient disparu (pas rentables ?) ou étaient en travaux. Ou bien je n'ai pas su trouver le bon magasin. Il y a des jours comme ça.
Il n'y avait pas de CD là non plus...
se rencontrent jusque dans le Rooibos :
(ici, au sous-sol gastronomique du magasin Nordiska Kompaniet ; j'ai acheté du thé vert au yaourt... ces mélanges, qui font frémir les puristes du thé, semblent vraiment culturels).
Et pour finir, passage devant le World Trade Center, à deux pas de la gare :
Sur le chemin du retour, sous la pluie bien sûr, une petite vue de la Riddarholmskyrkan.
Puis la pluie cesse quasiment... Les rues de Stockholm comme on les aime sont encore quasiment désertées
Une lumière pas trop moche filtre à travers les nuages. Clic-clac, une photo ou deux.
Vite l'hôtel, la pluie revient. Demain, ce sera Vasamuseet.
Peut-être.
On remarquera au passage que Stockholm, c'est un ensemble d'îles. Aller en face nécessite parfois un bon gros détour... ou bien de prendre une navette. Cela donne un grand charme à cette ville.
Nous sommes maintenant le lendemain, donc, mercredi 6 août.
Miracle, la pluie a cessé, mais le ciel est encore gris.
Plutôt que de parcourir encore quelques bornes à pied, je prends le bateau. Cela coûte le même prix qu'un ticket de métro ou de tram.
Et c'est plus agréable :
Nous passons devant un trois-mâts (il faut les compter) construit en Angleterre en 1888, et transformé en auberge de jeunesse en 1949 (merci le Guide du Routard) : le célèbre Af Chapman.
C'est donc une auberge de jeunesse fameuse, qui a rouvert il n'y a pas longtemps.
Pour une chambre sur la bateau, il faut s'y prendre très à l'avance. Sinon, il y a un bâtiment. Les chambres sont plus spacieuses, mais un bateau, c'est plus classe (même si parmi les critiques que j'ai lu, un(e) Américain(e) se plaignait que... ça bouge. Ben oui.)
L'autre auberge de jeunesse fameuse, c'est une ancienne prison reconvertie (Vandrarhem Långholmens).
Là encore, il faut réserver...
Ah, on parle, on parle, et entre-temps le soleil perce !
Nous voici arrivés à destination ! Nous sommes sur l'île de Djurgården.
Et, incroyable, il est 9h30, et il n'y a quasiment personne devant le musée, nous pouvons entrer dans Vasamuseet !
Vasamuseet.
(mais poussez-vous ! on ne voit rien !)
Tout d'abord, un peu d'histoire :
- 1625 : Gustave II Adolphe commande ce qui devra être le fleuron de la flotte royale, un navire capable d'embarquer 445 hommes.
- 1628, nous sommes le 10 août, et le bateau fait sa permière sortie depuis le port de Stockholm.
... 15 minutes plus tard : allô Houston, ici la mer... Le navire tangue dangereusement...
... 5 minutes plus tard : il a coulé.
Il y avait (source : Guide du routard) "une centaine de membre de l'équipage à bord, accompagnés de leur famille invitée pour l'occasion. Seules trente à cinquante personnes coulent avec le Vasa, les autres passagers réussissant à se sauver à temps."
Le navire était immense : 62 mètres de long, 52 de haut, 11,7 mètres de large. 1200 tonnes.
64 canons.
145 hommes d'équipage et 300 soldats.
- 1660 : grâce à une cloche de plongeur (permettant de rester au fond une demi-heure... et de remonter transi de froid), une cinquantaine de canons sont remontés, mais il n'était pas possible de faire mieux.
La position exacte du bateau sombre dans l'oubli.
- 1956 : un spécialiste têtu repère l'épave grâce à des sondages : il a sondé le fond, mètre carré après mètre carré, en lançant une petite sonde spéciale (de sa fabrication) qu'il remontait à chaque fois. Il a fini, ainsi un jour, par remonter un fragment de bois...
- 1961 : Cinq ans plus tard, tout est prêt : des câbles ont été passés sous le bateau, qui a été consolidé comme on a pu, et oh hisse, on tire. 14 avril, donc, le roi est présent, les télévisions du monde entier aussi, et le bateau commencer à émerger, après 333 ans.
Pendant 17 ans, 24 heures sur 24, le navire est arrosé d'une mélange spécial "devant se substituer à l'eau et prendre la consistance de la cire en se figeant". Puis le bateau est séché... lentement.
1990 : le navire est installé dans le musée.
14 000 objets ont été retrouvé, dont 700 sculptures. 6 voiles (les plus vieilles du monde) ont été remontées.
Le Vasa actuel est à 95% original.
On peut voir la hauteur du navire...
Le navire devait impressionner non seulement par sa puissance colossale, ses deux niveaux de canons, mais aussi par sa profusion artistique.
Vue du navire, plus en hauteur, ce qui permet de se rendre compte qu'il y a plusieurs étages dans le musée, admirablement bien conçu (qui comporte aussi une salle de cinéma avec un documentaire très intéressant, des reconstitutions faciales des crânes retrouvés, etc.) :
Seuls les mâts ont été reconstitués. On les voit, émergeant du musée :
Ah, bien belle visite (le documentaire projeté dans la salle cinéma du musée vaut vraiment le coup).
Mais... il fait beau !
Promenons-nous un peu.
Quittons l'île de Djurarden... et l'on voit ici l'Oscarskyrkan.
Direction le NobelPark, à 200 mètres de là.
Puis, gentiment, retournons à pied vers la Vieille Ville (Gamla Stan), et photographions tous azimuts sur les 2 kilomètres du chemin...
Ah, les jolies couleurs des maisons !
Jolies couleurs, disions-nous... et nous arrivons à la riante Stortorget, la place "la plus charmante de la vieille ville", comme le dit le Guide du Routard (qu'il ne faut pas toujours croire, mais là... bon). Maintenant, les touristes y mangent... pensent-ils au passé ?
C'est donc sur cette charmante place qu'en 1520 eut lieu le "bain de sang de Stockholm".
Le guide du routard écrit, dans un encadré à la couleur rouge bienvenue :
"Christian II de Danemark fit décapiter plus de 82 nobles suédois déclarés hérétiques le jour de son sacre". Ces aristocrates étaient soupçonnés de soutenir le mouvement nationaliste mené par Sten Sure. Leurs têtes furent empilées en forme de pyramide au milieu de la place, comme on fait avec des boulets de canon. "On ne fait rien avec la douceur, les moyens les plus efficaces sont ceux avec lesquels on fait souffrir les corps", avait-il déclaré pour se justifier."
Maintenant, une page culturello-culinaire.
1925. Thor Bjørklund, un sympathique ébéniste, est bien embêté.
Il aime le bon fromage de son pays, la Norvège. Vous savez, les fromages insipides et à consistance plastique que l'on trouve dans plusieurs pays.
Mais ce bon fromage est encore meilleur en fine tranche, par exemple délicatement posée sur un petit pain suédois.
Slurp (c'est du norvégien ; traduit en français, ça donnerait quelque chose comme : "miam").
Mais comment se couper une jolie tranche, bien fine, avec un couteau ?
Alors, ni une, ni deux, notre homme invente ceci :
On appuie bien l'espèce de couteau, on tire, et hop, la jolie tranche qui sort par la fente... cela fait plaisir à voir !
D'accord, la photo est floue, j'ai été surpris au petit-déj de l'hôtel, l'appareil photo à la main. On m'a regardé comme un crétin fini (en effet : qui, sain d'esprit, irait photographier un truc pareil ??).
Succès mondial, on en trouve dans tous les foyers nordiques, mais également - paraît-il - jusqu'en Amérique du Sud.
A noter, pour conclure ce passage gastronomique de haute volée, que le fromage "élu fromage préféré des Norvégiens" et acheté en grande surface l'année précédente en Norvège, a strictement le même goût que du plastique.
Encore que je ne mange jamais de plastique.
Continuons cette petite balade.
Ah, voilà, la maison de Carl Larsson (pour ceux qui ne connaîtraient pas, vous pouvez aller voir sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Larsson). Chouette peintre, vraiment. Ca peut paraître seulement gentillet, mais il a fait de très jolies aquarelles.
Un tout petit peu plus loin, on peut voir la ruelle la plus étroite de Stockholm.
Mais il se fait tard, Monsieur, il est temps de rentrer... à mon hôtel...
et de ressortir tout aussitôt ou presque.
Petit tour dans un magasin d'alimentation, où un grognement à la caisse me fait passer pour un autochtone... Le charme se rompt lorsque la caissière me pose une question.
Il est 20h30. Recherche d'un coin potentiellement sympathique pour festoyer, du côté de So-Fo. Ca grimpe... pas de touristes dans ce coin.
Des ballons apparaissent dans le ciel :
Nous arrivons devant Sofia Kyrka :
Après manger, direction l'hôtel, mais plutôt que de rentrer, explorons un peu les alentours.
Le crépuscule grignote le ciel, comme moi, un peu plus tôt, j'ai avalé mon repas...
C'est terriblement beau (la beauté, c'est toujours un peu terrible).
Le lendemain, petit tour au même endroit, avant les adieux déchirants.
Ca tombe bien, il y a un voilier. Tiens, on voit même l'af Chapman (rappel... l'auberge de jeunesse dans le voilier qui ne bouge pas trop, sauf pour les touristes ricains) !
Je me photographie avec le voilier en fond, histoire de me croire un artiste de premier plan.
Il est temps de regagner l'aéroport, d'ailleurs il recommence à pleuvoir.
Le sac à dos est plus lourd qu'à l'arrivée : quelques kilos de plus (de bouquins, la plupart trimballés depuis Helsinki).
Grosse déception, les lois européennes (qui ont changé le 1er décembre 2008, youuuuupiiiiii !) m'empêchent d'acheter mon litre d'aquavit Linie.
Petite déception (mais je m'y attendais), je n'ai pas eu le temps d'aller visiter Sigtuna...
Toutefois, il y a un Destin qui veille à tout : un demi-litre de Linie m'est ramené de Norvège (vive les mails !), et je vois Sigtuna... car l'aéroport est sur son territoire, en témoigne cette plaque photographiée dans l'aéroport !
Et voilà... C'est fini.
Hej då och tack !