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Talinn. (17/06/2009 au 19/06/2009)
Pour aller à Tallinn (capitale de l'Estonie, bien sûr !), il n'y a plus de train direct. Même lorsqu'il y en avait, il était plus rapide d'utiliser le car. Les trains, dans les Pays Baltes, ce n'est apparemment pas recommandé : lent, vétuste...
Va donc pour le car, 4h30 de trajet.
Sur le chemin de la gare, nous nous sentons observés. Nous levons la tête et croisons le regard d'un jeune homme, qui lit un bouquin (Mr Vertigo, nous a-t-il crié), assis tout au bord d'un immeuble :
Hop, c'est parti, après un petit retard dû à des touristes... français, bien sûr (pas nous) ! Ah la la... ces Français, ils n'en loupent jamais une.
En passant par Pärnu, je crois (44 000 habitants), on remarque une location de petites voitures sympathiques :
Dans le car, le chauffeur s'écoute de la pop estonienne, et nous sert de la pop internationale assez immonde (j'ai sauvegarde ma santé mentale grâce à un barrage de Regina Spektor et Maia Hirasawa).
Mais, à un moment, il y a un clip bien marrant de "Go West", avec des troupes de l'Armée Rouge.
Ils ont de l'humour, les Baltes !
Nous arrivons à Tallinn. La gare routière est assez excentrée.
Sur le trajet vers la vielle ville, une voiture surgit... le lendemain, nous en verrons une autre, tout aussi crade.
Est-ce un concours de voitures dégueu ? (dans le fond, on notera un magasin Stockmann, généralement bien connu de ceux qui sont allés en Finlande... On sent l'influence du pays).
On se rapproche de la vieille ville. On pourrait utiliser un poncif éculé : "Tallinn, entre tradition et modernité" (valable aussi pour Paris, Tokyo, etc.) Mais à Tallinn, c'est assez spectaculaire.
Il n'y a pas encore trop de touristes français, par contre il y a beaucoup d'Allemands... et beaucoup de Finlandais en Estonie, qui arrivent par bateau pour une journée... Les marchands en tous genres se jettent sur eux (et sur nous par la même occasion) pour vendre cartes postales, compacts, etc.
Je n'avais jamais vu ça ailleurs, c'est assez pénible.
Le calme revient le soir... d'où l'intérêt d'y rester au moins deux jours pour bénéficier de la soirée... très longue, la soirée, d'ailleurs !
Voici donc Talinn, capitale de l'Estonie.
Un peu plus de 400 000 habitants.
En deux heures, on peut aller à Helsinki.
Nous allons faire une petite balade dans Tallinn, de la Ville basse à la Ville haute. En effet, ça grimpe. La Vieille ville est en haut. "Coupée du reste de la ville par les anciens remparts, c'est l'une des cités médiévales les mieux préservées d'Europe du Nord. Site des fortifications originelles, la ville haute, Toompea couronne la coline à 48 m au-dessus de la mer." (Bibliothèque du Voyageur).
Sur le chemin, quelques chouettes façades :
Hop, ça monte !
Et nous voici à la Cathédrale Alexandre Nevski.
Construite entre 1840 et 1900, au cours d'une politique de russification.
En 1918, nombreux étaient ceux qui auraient voulu faire sauter ce symbole honni.
Mais vu le colosse, cela aurait coûté cher... et le projet n'a jamais abouti.
Maintenant, on peut voir un peintre à l'oeuvre :
Plus loin, une sculpture qui semble sortir du mur, comme un Passe-Muraille (je pense à la statue de Jean-Marais place Marcel Aymé à Montmartre, celle-ci -la photo n'est pas de moi - ):
C'est donc un peu le même principe ici :
Il s'agit de Voldemar Panso, homme de théâtre extrêmement important en Estonie (comme c'est expliqué sur Wikipedia).
Il fait beau, la balade continue...
On aperçoit la cathédrale Alexandre Nevsky
Ah, voici Püha Vaimu kirik (l'Eglise du Saint-Esprit)...
... et son horloge, la plus ancienne de Tallinn. Fin XVII° siècle.
Nous voici arrivés à un point de vue intéressant.
Ah, Tallinn "entre tradition et modernité"...
On voit la mer, et les ferrys. En été, les Finlandais débarquent grâce à une quarantaine de ferries par jour. Terrible.
Redescendons par l'autre côté : des marches au lieu de la grimpette dans les ruelles.
Nous voici devant une oeuvre commémorative, une ligne brisée qui évoque la vie brisée des 852 morts (sur 989) du naufrage de l'Estonia, qui effectuait le trajet Tallinn-Stockholm en 1994.
Plus loin, un intello-tag curieux... "Retrofuturisme"... on en reparlera à l'occasion de la visite d'un musée.
Il est temps d'aller faire un tour dans un magasin d'alimentation (marcher, ça donne soif). On ne pourra pas quitter l'Estonie sans avoir acheté de Vana Tallinn.
Oh, mais que fait le monsieur, là... il a l'air pris en faute...
Ah, il s'intéresse aux petits packs. Pack de Kro chez nous, pack de vodka à 80° à Tallinn... C'est à ces petits détails qu'on reconnaît les différences culturelles...
Dehors, à quelques minutes à pied de la ville moyen-âgeuse : la ville moderne...
Saurez-vous trouver où se cache la modernité dans cette photo ?
Et une petite bière locale (eh oui, A.Le Coq !) :
Petit-déj.
Le petits oiseaux de Tallinn apprécient les croissants français :
Allons voir la mer... Loin derrière l'horizon se trouve la Finlande.
Les Finlandais commencent à débarquer. Ils vont envahir le centre ville :
L'hôtel de ville.
Nous allons faire un peu de grimpette.
En bas, typique de ce qu'on peut rencontrer partout, des déguisements pour touristes.
Sur la place de l'hôtel de ville, la police veille. Elle protège le petit train.
Admirons le tag d'époque contemporaine.
Un parc.
Suite à une faille spatio-temporelle, des archers font leur apparition.
Derrière, des amoureux. Peut-être ont-ils été atteints d'une flèche d'un autre type...
Voici un autre couple, qui regarde l'horizon bouché des toits. Leur destin ?
Le soir descend... poursuivons sous une petite pluie fine.
Oh ! Une statue qui se repose :
Oeuvre de Tauno Kangro, 1996.
Maintenant, commençons la visite du Musée Kumu, ouvert en 2006.
Bâtiment ultra moderne. C'est un très grand musée. "Il accueille 60 000 oeuvres d'artistes estoniens et étrangers, soit la plus grande collection des pays baltes" (Lonely Planet).
Des étudiants recopient les oeuvres des maîtres :
Bonne nouvelle : les photos sont autorisées, sans flash, bien sûr.
Entrons maintenant dans une salle étonnante, remplie de sculptures :
L'effet de multitude est amplifié par des hauts-parleurs dissimulés derrière certaines sculptures, et qui donnent l'impression d'une conversation, un léger brouohaha.
On voit notamment, ci-dessous, une tête d'oiseau que n'aurait pas renié Enki Bilal :
Exposition consacrée à Eduard Wiiralt, un graveur bien connu en Estonie... mais beaucoup moins chez nous. 1898-1954, mort à Paris. Il est enterré au Père-Lachaise.
Plus d'informations sur cet artiste ici.
Un coup d'oeil vers le rez-de-chaussée, en bas... Etrange fauteuil géant.
Puis on aborde l'"art contemporain"et le niveau devient catastrophique... Pardon : très profond. C'est glauque. C'est de l'Art. Je suis sûr que ça questionne sur plein de choses. La vie, la mort, tout ça.
Surtout la mort, d'ailleurs.
("oeuvre" de Marko Mäetamm).
Ou bien, c'est marrant (mais est-ce de l'art ?)
Là, forcément, on pense à Brassens :
"Mourir pour des idées, l'idée est excellente
Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eu [...]
Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
Bientôt Mathusalem dans la longévité
J'en conclus qu'ils doivent se dire, en aparté
"Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente"".
Ah, voici le manifeste du rétro-futurisme, mouvement dont on a déjà pu voir un tag précédemment, en ville.
(Jasper Zoova, Retrofuturismi manifest, 2005).
Et pour finir, mon chef-d'oeuvre loupé, parce que la dadame qui nous surveillait s'est levée trop tôt. Elle aurait pu faire partie de mon oeuvre, à moi aussi ! Et j'aurais pu l'exposer, la vendre très très cher pour financer tout plein de jolis voyages.
Elle n'est vraiment pas sympa.
Le temps était couvert le dernier jour (c'était le jour musée).
Avant de se balader, direction le port (Sadama, en Estonien !)
... et dépôt des sacs à la consigne.
Voici les tarifs de la consigne surveillée. Il faut le voir pour le croire. Les cas prévus sont : "jusqu'à 3 packs de 24 bières : 30 couronnes", etc.
Un ferry jaune canari dans le lointain...
Et on fait attention à ne pas se faire renverser par un écureuil, heureusement, les panneaux préviennent, on regarde à droite et à gauche, au cas où un troupeau d'écureuils furieux débouleraient...
Il va bientôt être l'heure d'embarquer. C'est la fin de journée.
Départ : 18h00.
Arrivée à Mariehamn à 04h50. Le matin, donc...
Certains prennent des précautions. Si jamais on fait naufrage sur une île sans eau, ils auront de quoi boire.
Ils ont raison, on n'est jamais trop prudent :
Déposons les affaires dans la cabine :
Les oiseaux au départ, l'ivresse du vent vif qui fouette et réveille, la mer miroitante, les nuages changeants, la masse énorme du moteur dont les vibrations sourdes sont ressenties de partout, omniprésence d'une force laborieuse qui tente de se faire oublier ; et puis l'horizon et ses promesses... j'adore prendre le ferry.
Eclaircie soudaine dans les nuages...
Tentative de faire dodo, vers 21h30... Dur, même une ingestion massive de bonbons finlandais (Terva Leijona - Lakritsi, miam, au bon goût d'essence, miam) n'y fait rien. Réveil dans la nuit... Il est bientôt 04h00 ?
Tu parles, il est 23h00 et quelques.
On va sur le pont !
Le vent souffle, il ne fait pas chaud, mais quel spectacle...
Allez, il faut aller dormir.
4h20 du matin... Dehors, bien sûr, il fait jour.
Dedans, les jolis éclairages éblouissent les petits yeux :
Mais il n'est jamais trop tôt pour faire de l'Art : voici une photo double d'une horloge double. Il y a en effet deux aiguilles des heures, qui donnent ainsi et en même temps l'heure finlandaise et l'heure suédoise.
Je suis tellement fier de moi et de ma contribution décisive à l'art photographique, que je tire mon portrait. Vanité...
Allez, hop, ce n'est pas tout ça, il faut descendre. Le ferry, lui, continue sa route vers Stockholm, chemin que nous prendrons dans une semaine.
Débarquons pour les îles Åland !