Littérature Anglo-saxonne
-> retour
|
"Jonathan Swift, né le 30 novembre 1667 à Dublin, en Irlande, et mort le 19 octobre 1745 dans la même ville est un écrivain, satiriste, essayiste, pamphlétaire politique anglo-irlandais1. Il est aussi poète et clerc et à ce titre il a été doyen de la Cathédrale Saint-Patrick de Dublin. Il est célèbre pour avoir écrit Les Voyages de Gulliver. Swift est probablement le plus grand satiriste en prose de la langue anglaise. Il publie ses œuvres en usant de pseudonymes comme Lemuel Gulliver, Isaac Bickerstaff et M.B. Drapier, ou même anonymement. Il est connu enfin pour être un maître dans deux styles de satire, la satire horacienne et la satire juvénalienne." (merci Wikipedia)
- Voyages de Gulliver (parus en 1726). Traduit et annoté par Jacques Pons d'après l'édition d'Emile Pons. Préface de Maurice Pons (fils d'Emile). Folio. 468 pages. "Pour qui lirait les Voyages en y cherchant seulement des récits d'aventures, la déception serait grande. En comparaison de Foe, de Cook, de Stevenson, Swift est dans ce genre un bien piètre auteur. On peut même dire qu'il n'entend rien aux voyages, il ne sait en traduire ni le bruit de vent, ni le goût de sel, ni l'odeur de poudre." (préface, page 10) Sacrée surprise, mais bien sûr pas pour le lecteur contemporain qui connaît bien cet épisode. Bien sûr, il va y avoir un peu d'action, car il y a un pays concurrent en ce qui concerne la grandeur et les ambitions territoriales. Sans compter les dissensions entre Gros-Boutiens et Petits-Boutiens. On ne plaisante pas avec la façon correcte de manger un oeuf à la coque ! Une note explique qu'il s'agit d'une référence aux catholiques et aux protestants. De façon plus générale, des notes permettent au lecteur contemporain de comprendre les nombreuses allusions politiques et religieuses que Swift glisse dans son texte. Elles étaient pour un grand nombre transparentes à l'époque. Mais l'intérêt du texte ne réside pas que sur ces allusions, heureusement. Le troisième voyage conduira notre héros à Laputa, la fameuse île volante (qui a influencé Le Château dans le Ciel, de Miyazaki : le nom de l'île figurait d'ailleurs dans le titre d'origine nippon, mais a dû être jugé trop peu connu en France, personne n'aurait compris), mais aussi à Balniarbi, Glubbdubdrib, Luggnagg et même au Japon ! Dans le quatrième voyage, un des plus connus
(dans le monde anglo-saxon), Gulliver se retrouve chez les Houyhnhnms, un peuple de chevaux. On se croirait parfois dans la Planète des Singes du fait de la présence des Yahoos, des hommes primitifs, sans langage. C'est l'occasion d'un autre type de réflexion, puisque les chevaux sont sidérés de se trouver face à un Gulliver, un Yahoo qui montre de la logique et de la compréhension. Dans l'édition Folio, le glossaire des langues gullivériennes permet de comprendre comment Swift a créé tous ces mots étranges (Peplom Selan, Slardral, Ynholmhnmrohlnw...). Une notice explicite les emprunts faits à d'autres oeuvres (Homère, Lucien, Solin, Philostrate, les Mille et Une nuits, Rabelais, Cyrano de Bergerac, Foigny...).
Un excellent livre, un classique drôle et profond, plein d'imagination et de mauvais esprit.
|
Toute question, remarque, suggestion est la bienvenue.