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On part d'Olympie : direction Delphes. Pour cela, il nous faut quitter le Péloponnèse. Avant 2004, il aurait fallu faire un grand tour et revenir sur nos pas ou prendre le ferry (ce que nous allons faire, en fait).
Depuis 2004, il y a une autre possibilité : emprunter un pont.
Nous voici maintenant en vue du pont qui relie deux petites localités : Rion et Antirion (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_Rion-Antirion )
La première personne qui a emprunté ce pont fut le porteur de la flamme olympique, en août 2004.
"C'est le deuxième ouvrage d'art aérien d'Europe par sa longueur, derrière le viaduc de Millau : un tablier de 2 250 mètres pour une longueur totale de 2 880 mètres. Il a été réalisé par la compagnie française Vinci." (Géoguide)
Apparemment, des spécialistes de plusieurs pays ont été sollicités (notamment des Japonais pour les tests sysmiques).
A quelques kilomètres à peine vers l'est (vers le droite, donc) se trouve Naupacte (Ναύπακτος), appelé aussi Lépante. C'est ici, en octobre 1571, qu'a lieu la célèbre bataille de Lépante. Des centaines de vaisseaux y prennent part. Miguel de Cervantes, alors officier, a perdu sa main gauche (en fait : "sa main gauche ne fut pas coupée, mais elle perdit son autonomie de mouvement à cause du plomb qui lui avait sectionné un nerf. " nous explique Wikipedia dans l'article sur la bataille de Lépante).
Gros plan sur la zone, avec le pont et Lépante (Naupacte).
Le passage par le pont coûte cher ; le ferry, beaucoup moins, et finalement, 45 minutes de ferry, c'est plus sympathique que 5 minutes de car. Quand on n'est pas pressé, bien sûr.
Le pont est très beau. Il forme une sorte de grand voilier.
Nous voici de l'autre côté. Nous avons quitté le Péloponnèse !
Nous reprenons donc la route pour Delphes.
Au bord de la route se trouvent des petites chapelles.
A chaque fois, on sait qu'il y a eu un mort. Au moins.
A force, lorsqu'on voit venir un tournant qui semble surplomber un précipice, on se dit : "ah...".
Et, très souvent, on ne se trompe pas : elle est là, la petite chapelle. Il y en a un nombe incroyable.
Après une pause iodée....
... on parvient en vue de Delphes. Là-bas, en face :
Il ne reste plus qu'à emprunter les petites routes qui tournent, tournent...
Voici Delphes.
Après une nuit passée à Arahova (Αράχωβα), avec un superbe orage, nous allons visiter le site de Delphes.
"Autrefois, le village de Delphes couvrait entièrement le site, rendant les fouilles impossibles. C'est l'Ecole française d'archéologie d'Athènes qui, à la fin du XIX° siècle, réussit à convaincre le gouvernement grec de déménager le village 500 mètres plus loin." (Guide du Routard Grèce continentale).
On commence par visiter le sanctuaire d'Athénia Pronaia :
"Surplombant les gorges du Pleisos, le sanctuaire d'Athéna s'élève sur le "site où se touve le marbre" (marmaria). Mondialement connues, les trois gracieuses colonnes de sa tholos (rotonde) composent la plus jolie des cartes postales au couchant du soleil." (Géoguide)
Le tholos, attribué à Théodore de Phocée, date de 370 avant J.-C. : calcaire noir, marbre blanc et marbre bleu.
On repart en direction du Sanctuaire d'Apollon, que l'on peut d'ailleurs voir vers le haut (zoom photo de droite).
Nous passons devant la fontaine archäique Castalie, qui remonte au VI° siècle.
"Les pèlerins et la pythie s'y purifiaient avant d'entrer dans le sanctuaire d'Apollon, tout comme les athlètes avant les concours Pythiques. La source qui l'alimentait descendait du Parnasse, séjour des Muses, aussi était-elle censée donner l'inspiration poétique à ceux qui buvaient son eau." (Géoguide).
Pas beaucoup d'eau...
Poursuivons vers le Sanctuaire d'Apollon (ça grimpe un peu).
Petite parenthèse pour présenter une vue générale du site. Tout d'abord un plan (en Allemand...), puis une maquette qui reconstitue ce que devait être le site à l'époque, à l'échelle 1/10) :une vue de côté pour juger de la pente, et une vue en plus gros plan, de sorte de bien voir les monuments et les nombreuses statues (photos prises à la Glyptothèque de Munich en juillet 2013).
"Au fil des siècles, le sanctuaire d'Apollon se mua en un enchevêtrement de constructions, de stèles et de statues votives, chaque oeuvre s'ajoutant aux autres sans véritable plan d'ensemble. Pourtant, il en fallut de l'ingéniosité pour ériger autant d'édifices sur une déclivité aussi forte ! De nos jours, on ne peut qu'imaginer la beauté des statues précieuses et des "trésors" ornés de sculptures polychromes qui peuplaient le site. Il faut se représenter l'animation et la ferveur populaire qui y régnaient, les pèlerins s'acheminant vers le temple, au milieu des marchands ambulants et des cris des animaux promis au sacrifice..." (Géoguide).
En montant, on passe devant le Trésor des Athéniens (vers 485 avant J.C) reconstitué en 1906:
Puis vient le rocher de la Sibylle, un tout petit peu vers la gauche (en arrière plan, à droite, on voit les colonnes du Temple d'Apollon) :
Quelques mètres plus loin, on découvre les trois colonnes de marbre cannelées, qui sont tout ce qui reste du Portique des Athéniens, érigé au V° siècle avant J.C. pour abriter le butin pris aux Perses lors de victoires navales. "Il s'adossait au mur polygonal en calcaire, long de 83 mètres, soutenant la terrasse du temple d'Apollon." (Geoguide).
On continue à monter et on arrive au Grand Temple d'Apollon, où officiait la Pythie.
"Dans la religion grecque antique, la Pythie est la prêtresse de l'oracle de Delphes. Elle rendait ses oracles une fois par an, assise sur un trépied au-dessus du gouffre d'où s'échappaient les exhalaisons prophétiques. La Pythie était choisie avec soin par les prêtres de Delphes qui eux-mêmes étaient préposés à l'interprétation ou à la rédaction de ses oracles." (Wikipedia)
L'Oracle de Delphes, par le peintre de Codros. Antikensammlung, Berlin.
Le théâtre : "Encastré dans la pente, au-dessus du temple d'Apollon, c'est l'un des monuments les mieux conservés du site. Bâti vers 400 avant J.C., en pierre blanche du Parnasse, il a été agrandi au II° siècle avant J.C." (Géoguide).
Il pouvait y avoir 5 000 spectateurs.
On continue à grimper pour parvenir au stade, tout en haut.
Le stade forme un rectangle de 178 x 25 m où avaient lieu les concours d'athlétisme des concours Pythiques.
Allons maintenant visiter le musée archéologique de Delphes.
Un tableau d'Albert Tournaire (1894) représente le Sanctuaire d'Apollon à son apogée.
Parmi les pièces majeures du musée :
Les Jumeaux d'Argos, deux kouroi en marbre de 2,20m de haut. 580 avant JC.
"Sphinx colossal, taillé dans un seul bloc de marbre et jadis juché sur la colonne des Naxiens" (Géoguide), vers 570-560 avant J.C.:
Voici la frise du Trésor de Siphnos ; voici ici la frise orienée vers l'est :
A gauche, une assemblée des dieux (ceux qui protègent les Troyens et ceux qui protègent les Achéens), et plus loin à droite, c'est un combat de Troyens contre Achéens.
Deux oeuvres ioniennes du VI° siècle avant J.-C. : Fragments d'une statue masculine en or et ivoire, probablement d'Apollon ; tête d'une statue féminine chryséléphantine avec diadème d'or, vraisemblablement de la déesse Artémis.
"Coupe attique à fond blanc, provenant d'une tombe. Oeuvre d'un peintre inconnu d'Attique. Sur le fond blanc Apollon, couronné de feuilles de myrte, assis sur un siège (les pieds en forme de pattes de lion) porte un péplos blanc et un himaton rouge rejeté sur l'épaule gauche. De la main gauche il touche les cordes de sa lyre, tandis que de l'autre main il offre une libation de vin avec sa phiale. L'oiseau noir, qui tient compagnie à Apollon, est peut-être une corneille, qui rappelle le mythe des amours du dieu avec la belle Coroni (Corneille), fille du roi Phlégas. 480-470 avant J.-C." (notice)
Flûtiste. Oeuvre corinthienne (500-490 avant J-C).
Le champion de pancrace Aghias, par Lysippe. Il semble qu'il s'agisse d'une reproduction d'un orignal en bronze.
"Auteur, selon Pline (XXXIV, 37), de dix mille cinq cents oeuvres grâce à une longévité exceptionnelle et à un atelier important, Lysippe est le sculpteur le plus novateur du IV° siècle, celui qui amorce le plus nettement l'époque hellénistique, avec ses groupes à nombreuses figures et ses portraits. Mais il a aussi renouvelé le thème de l'athlète au repos, dont Polyclète avait établi la formule classique. [...] Il ne s'agit pas de portraits : Aghias, un pancratiaste vainqueur dans tous les concours panhelléniques, a vécu cent cinquante ans plus tôt." (Bernard Holtzmann, La Sculpture grecque), page 262
On arrive au clou du musée : le fameux Aurige de Delphes, découvert en 1896. Il s'agit d'une statue de conducteur de char qui date de 470 avant J.C..
"Le groupe comprenait sans doute, comme son pendant à Olympie, un quadrige guidé par son cocher et deux chevaux, ici guidés chacun par un palefrenier - mais non pas, semble-t-il, l'heureux propriétaire. Ces groupes complexes, de grandeur naturelle, ont dû faire sensation dans les grands sanctuaires, démontrant la supériorité du bronze sur le marbre même en l'absence de mouvement vif. [...]
Le corps est très légèrement tourné vers sa droite, comme si le vainqueur, figé dans une impassibilité apparente, recevait les acclamations du public. Le bandeau à méandres incrustés d'argent qui ceint sa tête indique en effet qu'il vient
d'être proclamé vainqueur et qu'il doit être en train de faire un tour d'honneur, ce qui explique, sur les tempes et autour des oreilles, les petites mèches de cheveux retroussées pendant la course et la vacuité radieuse du visage, comme s'il réalisait à peine ce qui lui arrive - un visage auquel la conservation exceptionnelle des yeux rapportés et une bouche aux lèvres très charnues confèrent pourtant une intensité rare." (Bernard Holzmann, La Sculpture grecque. Le Livre de poche, page 198)
On repart, direction le nord.
Suite du voyage vers Les Météores.