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Nous quittons Mistra pour nous rendre à Olympie.

mistra-olympie

On traverse la ville moderne :

Et l'on va visiter le site archéologique.

   

(on trouvera les légendes du plan sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Olympie )

  

Là où nous, touristes, n'avons pas le droit d'aller, les chiens errants gambadent joyeusement parmi les vieilles pierres, grattent, enterrent (quoi ?).

Le Temple de Zeus (V° siècle avant JC).

   

Des pierres coquillères :

Une colonne a été restaurée par l'Institut Archéologique Allemand à l'occasion des Jeux Olympiques de 2004 (ici, ce sont les Allemands qui travaillent, du coup, les textes sont en Grec, Anglais et Allemand. A Delphes, ce sont les archéologues français... on trouvera donc, là-bas, des explications en français, mais pas en allemand).

 

L'entrée du stade, au fond, à l'extrémité nord de la "stoa d'Echo" :

Mais, avant d'y entrer, on passe seize socles qui supportaient les Zanes (pluriel de Zeus), des statues de Zeus financées par les amendes des tricheurs, dont les noms étaient écrits à la base, de même que la nature de la triche. On est obligé de passer devant ces statues pour entrer dans le stade. Bel avertissement pour les athlètes !

On entre dans le stade par le couloir d'accès.

On ne peut pas dire que ce soit spectaculaire, mais c'est un lieu chargé d'histoire (où a eu lieu l'épreuve du lancer du poids aux JO de 2004, d'ailleurs). Et d'où j'ai ramené une jolie pomme de pain (pas sûr que cette dernière anecdote passe à la postérité).

   

Il pouvait y avoir 45 000 spectateurs, assis par terre, sur le talus.... ce n'est qu'à l'époque romaine que des banquettes de bois ont été installées.

Par contre, les Hellanodices (les juges) eux, disposaient de tribunes :

Voici la ligne de départ :

On voit encore les rainures où les athlètes mettaient leurs pieds :

 

On ressort.

Des fouilles, sur le site, ont permis de mettre à jour des vestiges qui remontent à très loin : ici, nous avons les restes d'une construction de 2150 à 2000 avant notre ère. Parmi ce qui a été retrouvé figurent des vases.

Le temple d'Héra (assez mal aimée, Héra, paraît-il... les temples consacrés à Zeus sont beaucoup plus nombreux) :

L'atelier de Phidias. C'est ici qu'il a exécuté la gigantesque statue chryséléphantine de Zeus (12 mètres de haut), qui fut plus tard transportée à Constantinople, où elle fut détruite dans un incendie.
"Phidias travailla à sa célèbre statue vers 437 av. JC, après avoir réalisé les frises du Parthénon d'Athènes. Au V° siècle de notre ère, l'atelier fut transformé en église ; en témoignent les restes d'un chancel, la clôture de pierre ouvragée qui séparait le choeur de la nef. La base des murs appartient à l'atelier de Phidias, les parties supérieures à l'église paléochrétienne."(GéoGuide)

   

La statue de Zeus était l'une des Sept Merveilles du Monde. Il nous en reste une description par Pausanias.

"Selon Pausanias, la statue montrait Zeus assis sur son trône, représentation qui remonte à L'Iliade et qui se répand dans l'art grec à partir du VIe siècle av. J.-C. — il semble au reste que le sculpteur se soit volontairement inspiré d'Homère" (suite de la description sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Statue_chryséléphantine_de_Zeus_olympien )

phidias - zeus

   

On ressort. Bien sûr, on trouve des chiens. Ils sont comme nous : ils ont chaud. Il n'y a pas d'eau dans le site archéologique : il faut prévoir des bouteilles)

 

Visitons maintenant le musée archéologique.

Beaucoup de belles choses.

       

          


Griffon femelle (630-620 avant JC).

Ah, les casques de bronze ! On pense aux nombreux combats de l'Iliade.
             

V° siècle avant JC :

 

Zeus transporte Ganymède de Troie jusqu'à Olympe où il devient son amant et l'échanson des dieux. Vers 470 avant JC :

  

La Victoire de Paeonios (dernier quart du V° siècle avant JC) :
           

Une très grande salle présente les sculptures de deux frontons (ainsi que les métopes) en marbre du temple de Zeus. L'ensemble est complet mais a été retrouvé en fragments. On a bien sûr les descriptions de l'inévitable et indispensable Pausanias pour tenter de reconstituer correctement le tout.

       

        

Une métope :


Et on arrive à l'Hermès de (enfin, "attribué à") Praxitèle, qui date du milieu du IV° siècle avant J-C.

Hermès porte le petit Dionysos "pour distraire l'enfant, il agitait de la main droite (manquante) un objet, peut-être une grappe de raisin." (Géoguide).

La statue est réalisée en marbre de Paros. Elle a été trouvée en 1877 dans les ruines du temple d'Héra.

                      

Pour Bernard Holtzmann, dans La Sculpture grecque (Le Livre de Poche), il s'agit d'une copie, et pas d'un original. Il s'en explique :
"De la copie, la statue porte en effet plusieurs stigmates : des traces d'outils incongrues sur le support extérieur - un tronc d'arbre schématique ? - et dans le dos, zone souvent négligée par les copistes qui savent que leur oeuvre sera exposée contre un mur ; mais surtout un étai latéral horizontal flagrant contre la hanche gauche d'Hermès - un tic de praticien habitué à consolider ainsi des copies en marbre qui n'ont pas la légèreté des originaux en bronze. Il est inconcevable qu'un des plus grands maîtres du marbre se soit autorisé cette lâcheté, qui ne se constate d'ailleurs sur aucun original en marbre du IV° siècle. Enfin l'aspect luisant de la face antérieure correspond au goût de l'époque romaine pour un polissage extrême et ne se rencontre pas non plus au IV° siècle. Toutes ces inconséquences de finition ne doivent pas empêcher d'apprécier cette belle statue, dont le style praxitélien est évident". (page 254).

"Dans les ruines du temple d'Héra, on a exhumé une statue d'Hermès tenant dans ses mains un Dionysos enfant. Cette sataue est décrite comme une oeuvre de Praxitèle chez Pausanias, l'auteur d'une sorte de guide touristique de l'Antiquité. Et on a toujours pensé que nous avions l'original de Praxitèle. Mais je soupçonne - et je ne suis d'ailleurs pas le seul - que c'est une très belle copie romaine. Car ces sanctuaires grecs ont été dépouillés d'abord par les Romains d'Occident, qui emportaient les statues à Rome, puis par les Romains d'Orient, qui les emportaient à Constantinope ; et ils remplaçaient ces cefs-d'oeuvres par des copies." (Federico Zeri, Qu'est-ce qu'un faux ?, Manuels Payot, page 34).

On poursuit, avec d'autres belles pièces, mais nettement plus tardives.

       


Période romaine. Les drapés sont un peu excessifs...

Deuxième siècle de notre ère.

Et on ressort.

Bien sûr, un chien nous attend !

 

Suite du voyage vers Delphes.